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Lodewijk Mortelmans 1868-1952

 
1921 Voyage en Amérique

1932 Lodewijk Mortelmans
Durant une tournée triomphale aux Etats-Unis (1921), Pablo Casals lui proposait de postuler pour la fonction de chef d'orchestre du Boston-Symphonic. Plusieurs de ses œuvres y fûrent publiés, entre autre chez Schirmer à New York et chez Composers Musical Corporation.
 
 
Lodewijk Mortelmans a refusé cette offre honorable car, en 1917, il avait perdu sa femme Gabriella Mortelmans ainsi que ses fils cadet et aîné, et se sentait responsable de l'éducation de ses cinq autres enfants.
 
    Note de famille :
    En l'an 1921, son épouse Gabriella Mortelmans était âgée de 44 ans, et est décédée le †03.05.1917.
    Son fils cadet Guido est décédé le †10.01.1917 et son fils aîné Frits le †22.07.1917.
    Les âges de leurs enfants au début de 1921 étaient : Frits 25 - Frieda 24 - Holda 21 - Ivo 19 - Hugo 16 - Livina 9 - Guido 4.
 
 
 
 
1920 Gabrielle Radoux New York
Correspondance privée :
Mardi 30.12.1969, lettre de Gabrielle Radoux à Lodewijk De Vocht:
.. en Amérique je rencontre 'The famous Baryton Louis Graveure'.. et lui demande s'il n'est pas intéressé par des Lieder flamands d'un de mes amis d'Anvers, un gagnant du Prix de Rome! Par hasard, j'avais emporté ses Lieder. Louis Graveure fût tout ravi et chantait cinq Lieder de Mortelmans à l'Albert-Hall à New-York, qu'il avait traduit lui-même, et qui fûrent un énorme succès et puis bissés.
Louis Graveure me faisait savoir, qu'il s'investirait, à ce qu'il soit publiés par la maison d'éditions fort connue 'Composers Musical Corporation'. Non seulement ces cinq Lieder fûrent publié et se sont bien vendu, la Composers voulu publier tout ce que Mortelmans avait en sa possesion, sauf les œuvres pour orchestre. Après ma tournée de concerts, je rentrais en Belgique - parce que je lui apportais un engagement pour un nombre de récitals de Lieder avec Louis Graveure, et qu'il devait lui-même l'accompagner!
Tout était en ordre - Mortelmans demandait trois mois de congé au Conservatoire et venait à Boston avec le bateau à vapeur 'De Nerviër' et tous se passait à merveille.
A Philadelphia il rencontra 'Pablo Casals, certainement non inconnu pour vous - il était tellement enchanté qu'il insista, vu que la position de chef-d'orchestre à la Boston-Symponic était vacante, qu'il devait postuler, et qu'il aurait certainement la place graçe au support que lui Casals lui apporterait - oui, fort attrayant, mais, son ménage, cinq enfants mineurs - sans mère - ce fût pour sa conscience... impossible.
 

 

 

Letter 30.03.1921 Nervier
1921 Baltimore Port
Chesapeake Baie (estuaire)
 
USA East-Coast
USA Côte Est
 
Voyage 1921
Anvers
Baltimore
? Philadelphia
Worcester (Boston)
New-York
Cherbourg

 

 

Données du Voyage à l'Aller

Dans la nuit du 29 mars 1921 il partait sur le Nerviër d'Anvers, avec destination Baltimore.
(armateur Lloyd Royal Belge)
 
letter 30.03.1921 Nervier Letter 30.03.1921 Nervier
Privé correspondentie :
À bord du "Nervier" - 30 Mars 1921
 
.. J'ai donc soudainement dû partir avec le Nerviër.
Vers sept heures ce matin nous avons laché les amares et sommes maintenant devant Terneuzen.    (sur l'Escaut)
Grâçe à nos pilotes je vous envoie ces quelques mots. Le capitaine et les officiers sont excellent
et ne fût-il pas si froid sur l'eau, ce serait une partie de plaisir.
 
 
 

 

 

Données du Séjour en Amérique

 
Pendants les mois d'avril à mai, plusieurs 'scéances' sont donnés en petite compagnie.
Daisy Jean, pourvu d'une des plus voix naturelles, chanta ses œuvres. Lodewijk Mortelmans fût nommé 'un
grand, un très grand artiste' par la presse.
Au départ, 4 chansons et 3 petits œuvres pour piano sont édité chez 'Schirmer'.
Plus tard la 'Composers Music Corporation' éditera encore des œuvres, un lot de 11 œuvres pour piano, 9 chansons
pourvu de textes en neérlandais et anglais, et les '27 Oud-Vlaamsche Volksliederen' dans un arrangement pour piano.
   (Dr. J.L. Broeckx)
 
Letter 11.05.1921 New York 1923 Composers Music Corporation
Correspondance privée:
New York, 11 mai 1921
.. Ici la vie va son chemin.. J'avais pensé, une fois les concerts terminés, de pouvoir rentrer à la première occasion, mais cela ne sera possible vu qu'en dehors des concerts d'autres points d'importance sont à régler. Ainsi il en va pour la publication de mes œuvres. Ici on trouve au moins des éditeurs, dont certains portent plus d'attention que j'en ai connu en Belgique. En tous les cas, trois de mes Lieder sont déjà édité, c'est un début, et je pense que d'autres suivront. C'est la plus grand éditeur américain de musique qui a choisi mes Lieder. J'ai aussi rencontré l'excellent chanteur américain de Lieder : Louis Graveure. Celui-ci fait grand cas des mes Lieder. Il en chante régulièrement pour lesquelles il a produit de bonnes traductions. Je lui jouait mes arrangements des Volksliederen, dont il fût vraiment enchanté. Il espère rapidement les obtenir et me promettait, sans à ce que je lui avait à demander, qu'il les propagerait. Même plus : il écrivait de suite - en ma présence - à cinq différents éditeurs pour leurs faire connaître la situation. Et vu que Graveure ici est reconnu comme la plus grande authorité, cela devrait aboutir à quelque chose. D'ailleurs, déjà un des éditeurs (de Boston) m'a écrit pour avoir un entretien dès son arrivée à New-York. Je me fais pas d'illusions, et sais que mon séjour en Amérique m'aura fait que du bien. Vu l'un et l'autre, il est possible que j'aurai à rentrer plus tard que prévu initiallement. Je dois veiller à ce que mon voyage rapporte tout ce qui est possible. Maintenant il s'agit de business, une fois de retour je pourrais à nouver rêver.
Peut-être qu'à la fin du mois j'aurai à partir en Californie. Le consul belge de Los Angeles nous a écrit pour un concert là-bas. Nous attendons ses conditions. Si ceux-ci s'avèrent favorables, nous aurons à voyager cinq fois 24 heures en train. Mais je crains vu le montant des frais de voyage et de séjour, que cette cause a peu de chance de se réaliser. Nous attendons.
..
 
New-York 18 mai 1921
.. Los Angeles ne sera rien, peut-être une prochaine fois.
 

 

 

Données du Voyage du Retour

 
Pour le voyage du retour, une place à bord d'un bateau de l'agence Cunard Line était assuré, au lieu des bateaux de la Lloyd Royal Belge, parce que la navigation sur ces navires étaient devenu périlleux suite aux conflits.
Le 9 juin 1921 vers midi Mlle. Gabrielle Radoux, Daisy Jean et Lodewijk Mortelmans embarquent à bord du RMS Saxonia pour une traversée de 10 jours vers Cherbourg. Puis ils prendront le train pour Anvers. Dans sa lettre il indique qu'il espère être de retour à la Helenalei pour le 23.
 
1922 - Lodewijk Mortelmans & Gabrielle Radoux
Lodewijk Mortelmans - Gabrielle Radoux
Chronologie sur base de sa correspondance privé :
29.03.1921 départ d'Anvers en pleine nuit
30.03.1921 à bord du S.S.Nerviër sur l'Escaut à Terneuzen
20.04.1921 remontée de la rivière Chesapeake vers Baltimore
21.04.1921 Baltimore
? Philadelphia
30.12.1969, lettre de Gabrielle Radoux à Lodewijk De Vocht
01.05.1921 Worcester (Massasuchettes)  (env. 75km à l'Ouest de Bosten)
11.05.1921 New York - écrit à propos d'éditeurs et ses œuvres
18.05.1921 New York - écrit que la traversée sera pour le 09.06.1921 vers Cherbourg
30.05.1921 New York - écrit : ...puis vient que j'ai remis divers Lieder et pièces pour piano à un très grand éditeur et reçu des bonnes conditions... (sur papier Hudson river)
05.06.1921 New York - Metropolitan Theatre : assiste à Lohengrin & Aida bij
09.06.1921 New York - 12:00 - départ à bord du RMS Saxonia
17.06.1921 Carte Postale - à bord du Saxonia"
 
Letter 11.05.1921 New York Letter 18.05.1921 New York Letter 30.05.1921 New York Letter 05.06.1921 New York
Letter 13.06.1921 Saxonia Letter 13.06.1921 Saxonia Cunard RMS Saxonia
Correspondance privée:
Saxonia, 13 juin 1921
... Nous sommes donc parti de New-York le jeudi 9 juin vers midi. Le voyage va vers Plymouth et Cherbourg. Là, nous descendrons pour aller à Paris, puis Anvers, c'est à dire: Mlle. Radoux et moi-même, vu que Daisy Jean restera encore quelques jours dans 'La Ville Lumière' auprès de sa soeur.
Jusqu'à dimanche (12 juin) nous avons eu un temps merveilleux, comme si l'océan était un vaste étang. Aujourd'hui il y a un peu plus de vent et les moutons apparaisent, mais il fait toujours bon. D'ailleurs nous nous trouvons sur un bon bateau solide. Il est stable comme un roc et sans les vibrations de l'hélice ou de la machine on s'imaginerait à la plage. Le Saxonia est un bateau de plus de 14000 tonnes avec un équipage de 320 hommes et .. un rat.
Nous sommes environ 500 passagers à bord. Il navigue à 14 miles par heures et atteinds dès fois même plus. Alors qu'il n'est pas des plus rapides de navires modernes, il avance quand-même bien et surpasse pour autant le 'Nerviër' que celui-ci peut se comparer à un animal rampant. En plus le Saxonia est un des navires élégants, dont la beauté de la forme peut se voir comme modèle.
La vie à bord va son train. Le matin vers 7 heures un des steward passe avec son tamtam pour appeler les passagers pour le déjeuner. A midi et le soir, c'est le son des trompettes qui nous invite à table. Qu'il n'est besoin d'avoir faim démontrent les cartes de menu que je vous montrerais au retour. Le service à bord est excellent. Si les espérances d'un bon pourboire final sont la raison, je ne puis répondre. En tous les cas c'est agréable d'être traitée avec politesse.
Dans la plupart des cabines on séjourne à quatre personnnes. Moi aussi prends paix avec trois autres messieurs: un anglais et deux américains. Une condition souvent silencieuse est non surprenante. Mon vocabulaire se limite souvent à : good morning, good evening ou very fine weather to day. Mais qu'est-ce que tu veux! En six, sept semaines on n'apprends pas à parler une langue, et encore moins, lorsqu'on a à écouter un anglais de qualité inférieure. 'yêe' pour 'yes' et 'this waâi' pour 'this way' ne sont vraiment acceptable, non!
.. Une particularité que je ne peux oublier : le Saxonia est un navire d'une propreté extrème ou l'on ne reçoit la visite des petits animaux domestiques qui s'invitent à accompagner les gens.
 
Letter 14.06.1921 Saxonia
Mardi 14 juin 1921
   Hier le temps s'est gâté. Pluie et vent sont arrivé. Aujourd'hui une bonne brise souffle et la mer est plus mouvementé. Néanmoins le Saxonia reste stable. Notre course se trouve plus au sud qu'habituellement suivi par les navires à passagers, suite aux icebergs signalés sur la route normale. Deux jours avant notre départ un navire à vapeur anglais a eu une collision. Mieux vaut faire un détour et rentrer plus tard que descendre en enfer.
 
Letter 16.06.1921 Saxonia
Jeudi 16 juin 1921
   Hier était un des meilleurs jours en mer. L'air et l'eau, comme une perle. L'après-midi nous fûrent surpris par un banc de dauphins... Il nagaient par douzaines le long du navire, au dessus et sautant que ce fût une joie à voir. Ce matin nous avons vu un même spectacle. Une telle entre-scène est fort agréable. J'ai oublié de mentionner qu'à table nous sommes accompagné avec de la musique. Trois musiciens et un pianiste, un celliste et un violoniste y jouaient leur talent. Possible que leur jeu améliore la digestion de certaines personnes, en ce qui me concerne cela me donne une indigestion. Le pianiste et celliste passent encore, mais le violoniste est simplement horrible. Jamais il joue juste et son ton est comme du vinaigre. Vu que la mélodie ou l'air sont toujours en sa faveur tu peux comprendre que c'est merveilleux pour des oreilles musicales. Malheureusement je me trouve à la première table, juste à côté du vinaigrier et mon tympan est torturé durant tout le repas. Et dire que c'est un brave garçon qui probablement à besoin de l'argent qu'il se fait ainsi, qu'il est impossible de le détester ou de l'en vouloir. J'ai pitié de lui, mais de ses victimes encore plus.
 
Letter 17.06.1921 Saxonia
Saxonia, 17 juin 1921
 
... Dans ses vingt quatre heures deux évènements ont eu lieu à bord. Un enfant est né, une dame est morte subitement.
Ce matin vers 6 heures l'entèrrement à eu lieu. Le capitaine lisait quelques prières, la machine s'arrêtait un instant et.. puis on continuait. Et ainsi nous continuons chacun vers notre destin.
 
 

 

 

Les Deux Navires

Steamer Nervier
S.S. Nerviër (Screw Steamer - Navire à vapeur) : ex- war Aryan (war class tankers)
1919 - reprise de Shipping Controller (Londres)
rebaptisé en NERVIER par la Lloyd Royal Belge S.A. Antwerp
transformé en 'dry cargo ship'
 
Saxonia Cunard-Liner 1921
RMS Saxonia (Royal Mail Steamer - Navire à vapeur de la poste royale) était un navire à passagers de l'armateur anglais Cunard Line.
Alimenté par quatre machines à vapeur et muni de deux hélices, c'était un navire de 180m de long, d'un poids de plus de 14000 tonnes et atteignant une vitesse de 15 noeuds.
Le 22 mai 1900 il partait pour son premier voyage de Liverpool à Boston.
Le RMS Saxonia prenait la route Nord-Atlantique jusqu'en 1911. C'est dans cette même année que sa capacité fût modifié en prévoyant plus qu'une deuxième et troisième classe. Sa nouvelle route le menait de Trieste vers Boston.
En août 1914 il fût utilisé comme prison, et était amaré sur la Thamise à Londres durant la Première Guerre mondiale. Après novembre 1918 il retournait en mer sur la route entre Liverpool et New York.
En 1920, sa capacité fût réduite de 1964 à 1449 passagers (471 en cabin class et 978 en troisième class). Après cette deuxième modification il retournait sur l'Océan Atlantique et faisait route entre Londres et New York City jusqu'en 1925. Puis le RMS Saxonia fût vendu et démoli aux Pays-Bas.
 

 

 

Daisy Jean

Daisy Jean - Newspaper Watertown NY Daily Times 1922
Extrait de l'article du Journal 'Watertown Daily Times du 08 août 1931':
Daisy Jean (celliste et soprane) née à Le Havre en France, de parents français et écossais. Elle grandissait en Belgique et fût considérée comme de nationalité belge.
Alors qu'elle même et ses quatre soeurs n'avaient aucune formation musicale, il est extraordinaire qu'elles devinrent toutes des musiciennes professionelles.
A quatre ans, Daisy chantait des quatuor avec ses soeurs, et dévelopait rapidement un certain interêt pour le Violoncelle. Vers ses neuf ans, elle performait pour sa première fois devant un public avec un succès remarqué. Elle était reconnu auprès des plus grands orchestres belges. Elle concertait plusieures fois à Oostende, ainsi qu'à Anvers auprès des Nouveaux Concerts sous la conduite de Saint-Saens, Lodewijk Mortelmans et Hans Richter.
 
Lorsque la deuxième guerre mondiale éclatait, elle s'enfuiait avec sa famille en Angleterre, où elle retrouvait les cercles privés, pour jouer au Queens Hall et à l'Albert Hall sous la conduite de Beechem. Daisy Jean partit sous l'impulsion de l'ambassadeur de la Belgique à Londres en compagnie de Gabrielle Radoux (pianiste) et Jean Wiswell (pianiste) et elles voyagaient durant quatre années à travers le Canada et les Etats-Unis d'Amerique. Elles donnaient beaucoup de concerts pour la Belgian Relief. Daisy Jean rentrait en 1919 en Belgique.
 
 
 
 
Daisy Jean
Published: Wednesday, March 01, 1916   
CONCERT FOR BELGIANS TONIGHT - Elaborate Program will be Rendered in New Music Building
Under the auspices of the Division of Music, a concert for the benefit of the Belgian Relief Fund will be given in the John Knowles Paine Concert Hall this evening at 8.15 o'clock.
The program will be presented by Mlle. Octavia Belloy, soprano - M. Jan Collignon, bass, of the Antwerp Opera House - Mlle. Daisy Jean, 'cellist, Brussels Royal Conservatoire - Mlle. Gabrielle Radoux, pianist, Royal Antwerp Conservatoire - Mr. Willis Flanagan, tenor Italian Opera
Le programme reprenait e.a.:
Mlle. Radoux Pairie, Paladilhe - Mlle. Jean "Bloemen en Sterren", L. Mortelmans
 
(image de Daisy Jean - elle changea son nom pour Margot Jean pour éviter toute interprétation négative)
©www.thecrimson.com

 

LFM